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Piège photo : 9 principes pour bien le poser

Vous êtes photographe, naturaliste ou passionné·e par la Nature ? Vous allez adorer les pièges photographiques.

Imaginez avoir à votre service un petit observateur infatigable et ultra-discret qui vous révèle tout des activités et des passages des animaux sur une zone. Et qui peut même vous envoyer les images par SMS (on arrête pas le progrès...).

Le piège photo fait tout cela pour vous : il vous dit si des animaux sont présents, lesquels et quelles sont leurs habitudes.

Des infos en or pour les photographier ou les observer par la suite.

Mais ce n'est pas toujours facile de poser correctement son piège photographique. Vous pouvez rapidement vous retrouver avec une carte remplie de vidéos de feuilles qui tremblent sous le vent. Ou sans rien pendant des semaines.

Dans la suite de cet article, je vous explique en 9 petites règles simples comment éviter ces déconvenues. Et comment bien poser votre piège photographique.

1. Posez vos pièges photo proches de chez vous

Eh oui, le piège il faut aller le relever régulièrement : pour récupérer les images évidemment, pour changer la carte SD et pour vérifier les piles. Alors plus c'est proche mieux c'est.

Et si le but est de faire ensuite un affût pour réaliser de "vraies" photos, vous allez fréquenter assidûment cette zone. Moins vous aurez de kilomètres à faire, plus vous pourrez faire de séances.

Et puis enfin (et surtout ?), si vous surveillez la présence d'animaux c'est pour mieux connaître votre environnement, au plus proche de chez vous.

Et croyez-moi, ça ne fait pas le même effet de voir apparaître un renard sur un piège photo posé à 150 m de chez vous que sur une photo prise à plusieurs kilomètres ! D'un seul coup ce renard devient LE renard. Et même, il devient un peu "votre" renard. Parce que vous savez qu'il est , tout proche.

Pas besoin de se ruiner pour bénéficier des avantages des pièges photo. Le petit Coolife à LED noires fait parfaitement le job. Même dans sa version non camouflée. J'en ai trois...

2. Choisissez une zone aux milieux variés

Si vous avez le choix, essayez de choisir une zone de milieux variés. D'ailleurs, ça ne concerne pas seulement la pause de pièges photo. Si vous voulez rencontrer les animaux sauvages et les observer, mieux vaut privilégier les environnements diversifiés et les zones de transitions.

Cela peut être une lisière, un bord de champs ou de prairie, une mare ou un bord d'étang.

Les animaux fréquentent généralement deux type de lieux assez différents : ceux pour manger et ceux pour se reposer. En jargon, les zones de gagnage et les remises. Pour passer des unes aux autres, ils empruntent ces zones de transition.

C'est donc là que vous aurez le plus de chances de les observer.

3. Respectez la réglementation

Les pièges photographiques ne sont pas des dispositifs de vidéosurveillance.

Ils ne sont soumis à aucune demande d'autorisation auprès de la préfecture ou de la mairie. Pas besoin non plus d'informer de la présence d'une caméra automatique. Comme le rappelle le ministère :

En l'absence de réglementation particulière, seul le régime général relatif au respect de la vie privée (article 9 du code civil) et au droit à l'image s'appliquent en la matière. Dans des lieux ouverts, telles les forêts domaniales, la simple captation de l'image d'autrui est donc libre.

Donc, la pose est libre dans les parcelles domaniales, tant que vous respectez le droit à l'image : si vous enregistrez des images de promeneurs ou de chasseurs, vous n'avez pas le droit de les diffuser.

En revanche : si vous voulez poser votre piège photo dans un bois ou en bordure de prairie privés, il vous faut l'autorisation du/de la propriétaire de la parcelle. Pour l'identifier, une petite "enquête de voisinage" peut suffire. À défaut, vous aurez la réponse auprès de la mairie ou du fisc (plus sûr) en fournissant l'extrait cadastral de la zone.

En synthèse,

Vous avez le droit de poser votre piège photo :

  • chez vous, dans le respect de la vie privée et du droit à l'image (pas de prise d'images de propriétés privées voisines, pas de diffusion d'images des personnes sur la voie publique),
  • en forêt domaniale, tant que vous ne diffusez pas les images de personnes (humaines...) que vous pourriez capter,
  • dans une parcelle privée avec l'accord du/de la propriétaire : mêmes règles que chez vous.

Vous ne pouvez pas poser votre piège photo :

  • dans une parcelle privée sans l'accord explicite du/de la propriétaire,
  • sur la voie publique en direction d'une habitation,
  • sans autorisation sur un support qui ne vous appartient pas (type poteau/arbre en bord de chemin municipal).

Voilà, j'ai été un peu long pour ce seul point, mais c'est qu'il est important !

4. Posez le piège photo proche d'indices de présence

Si vous posez le piège photographique au petit bonheur la chance, vous risquez de passer à côté de pas mal d'informations. Pour mettre toutes les chances de votre côté, repérer d'abord un maximum de traces de passages.

Les plus évidentes sont les "coulées" : ces chemins plus ou moins nets laissés par les animaux lors de leurs déplacements. Cela peut ressembler à un vrai sentier comme il peut ne s'agir que de quelques herbes écartées.

Vous pouvez également placer le piège à proximité d'empreintes bien visibles dans le sol meuble ou le sable, ou en direction d'un grillage soulevé qui, de toute évidence, constitue un passage.

Les laissées (les crottes, en langage normal) sont aussi des indices importants.

Bref, vous avez compris : la pose du piège photo demande un peu de repérage. Un piège photo va en effet vous permettre de confirmer la présence des animaux sur une zone et de préciser leurs habitudes : il arrive comme un enquêteur dans un lieu qui dispose déjà d'indices, et il va finir le boulot !

Bien sûr vous pouvez aussi poser un piège photo dans une zone juste "pour voir". Comme dans votre jardin. Le hérisson ou la fouine qu'on ne soupçonnait pas et qui apparaissent à l'image sont toujours de belles surprises 🙂

Vous voulez en savoir davantage sur l'utilisation des pièges photo ? Consultez cet article :

5. Posez votre piège photo à hauteur d'animal

J'ai testé un peu tout. Et désormais je place tous mes pièges à hauteur d'animal. C'est-à-dire bas. La base des arbres de taille moyenne (15 à 30 cm de diamètre) est parfaite comme support. C'est souvent bien vertical et assez lisse.

Gardez à l'esprit qu'un chevreuil c'est 70 cm au garrot, un renard 40 cm et une fouine à peine une douzaine.

Coté orientation, je vise à peu près à l'horizontale depuis ce point de vue proche du sol. C'est comme cela que j’obtiens les meilleures détections et les vidéos les plus sympathiques. Les plus "immersives".

Ce n'est pas parce que les pièges photo servent avant tout à faire du repérage que vous ne prendrez pas plaisir à découvrir et à partager avec famille et ami·e·s vos vidéos les plus surprenantes. Autant qu'elles soient joliment cadrées.

Click to play

Dans l'intimité du chevreuil. Ici sur une des placettes de ce brocard tantôt calme, tantôt survolté.

6. Orientez correctement le piège photographique

Là, deux cas de figure :

  • Votre piège photo fait face à une vaste zone dégagée : orientez simplement l'objectif pour cadrer un maximum de la zone. Si vous avez repéré un chemin d'accès des animaux à la zone, vous pouvez centrer l'image dessus. La vidéo du chevreuil ci-dessus correspond typiquement à ce cas de figure.
  • Votre piège photo est posé le long d'une coulée ou d'un étroit passage : orientez le piège perpendiculairement au chemin. C'est ainsi que vous allez couvrir la plus grande zone de détection et de prise de vue sur la coulée.

Il est probable que vous deviez ajuster un peu l'orientation après avoir visionné les premières vidéos, mais en suivant ces deux principes vous aurez tout de suite de bonnes images.

7. Évitez les déclenchements intempestifs

Vous n'êtes pas intéressé par les vidéos de feuilles qui frétillent et d'herbes qui ondulent ?

Alors faites attention à ne pas avoir trop de végétaux sensibles au vent dans le champ de l'appareil.

Ce n'est pas toujours simple, et vous aurez forcément des photos ou des vidéos inintéressantes.

Mais vous pouvez minimiser le phénomène en orientant au mieux le piège photo et en ajustant sa sensibilité en fonction du nombre de "ratés" que vous récupérez.

8. Camouflez et sécurisez votre piège photo

Tous les pièges photographiques du marché sont dès leur sortie de la boite bien assez discrets pour laisser indifférents la grande majorité des animaux. En tout cas ils ne provoquent aucun dérangement.

Par contre, vous n'êtes pas à l'abri d'un geste malveillant de la part d'un humain... Et contre cela, la meilleure protection reste encore le camouflage. Si votre piège photo est couleur unie ou qu'il ressort trop sur son support, vous pouvez lui mettre deux/trois coups de peinture acrylique pour le rendre plus furtif.

Le mieux est de tenter d'imiter les nuances de bruns et de gris des écorces. Le "vert camouflage" risque de faire trop ressortir votre appareil sur fond de tronc d'arbre (99,9 % des supports, à la louche).

Il est possible aussi de sécuriser votre piège avec un cadenas contre son ouverture et/ou un câble de sécurité. Paradoxalement cela va le rendre plus facile à détecter. Mais plus difficile à voler !

Dans tous les cas je vous conseille d'activer le code de verrouillage de votre piège photo.

9. Posez le piège photo sans dérangements

Le mieux pour poser votre piège sans risquer de tomber pile sur les animaux que vous voudriez observer discrètement est d'aller sur le terrain en pleine journée, idéalement en début d'après-midi.

Évitez les horaires de plus forte activité des animaux : le matin de bonne heure et la tombée de la nuit.

Adoptez des vêtements de couleurs neutres et sombres et essayez d'accéder à l'endroit choisi à bon vent.

Derniers conseils...

... n'oubliez pas les piles chargées, la carte SD formatée, et mettez le piège photo sur ON avant de partir 😉 Je dis ça... 😉

Et faites de belles images de la faune 🙂

J'espère que cet article vous sera utile et vous aidera à placer efficacement votre piège photographique. Et surtout qu'il vous aura donné envie, si ce n'est pas déjà fait, de tester ces petits outils si utiles aux photographes comme aux naturalistes.

C'est par exemple avec cette technique que Yannick confirme la présence des chevreuils et coche ses meilleurs site photos.

Des questions ou des remarques ? Vous utilisez déjà un piège photo et j'ai oublié des choses dans l'article ? Laissez un commentaire️ :


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