Le 24 mars 2025, plusieurs photographes européens ont levé les yeux vers le ciel… et n’en ont pas cru leurs capteurs. Une spirale lumineuse bleutée a traversé la nuit, visible du Royaume-Uni à la Croatie.
Difficile à anticiper, impossible à ignorer : le phénomène, aussi étrange que bref, a immédiatement enflammé les réseaux sociaux. À l’origine de ce tourbillon céleste ? Un lancement de fusée Falcon 9 par SpaceX, depuis la Floride.
Ce type de phénomène — aussi spectaculaire que trompeur — rappelle que l’activité spatiale façonne désormais notre ciel nocturne autant que les aurores ou les pluies de météores.
Et pour les photographes en quêtes de photos originale, c’est une scène à ne pas rater… quand on est au bon endroit, au bon moment, et avec le bon matériel.
Un effet secondaire signé Elon Musk

Contrairement à une comète ou une aurore boréale, cette spirale n’a rien de naturel. Il s’agit d’un “effet secondaire” causé par l’expulsion de gaz résiduels depuis l’étage supérieur de la fusée, une fois la mise en orbite terminée.
Sous l’effet de la rotation du module, le carburant gelé s’échappe en spirale, réfléchissant la lumière solaire encore présente à haute altitude — même s’il fait nuit au sol. Résultat : une forme hypnotique, suspendue dans le ciel, comme un portail vers une autre dimension.
Ce n’est pas une première, mais l’événement reste suffisamment rare pour créer la surprise, surtout lorsqu’il est visible à l’œil nu sur une large portion de l’Europe.
Si l’envie vous prend d’immortaliser le phénomène, il faut une météo dégagée, une trajectoire favorable de la fusée et un timing précis. Bref : un alignement de facteurs qui demande de la chance mais qu’on peut apprendre à anticiper.
Photographier l’éphémère : un défi nocturne

Capturer ce type de phénomène demande une bonne dose de réactivité et une configuration spécifique :
- Appareil adapté aux bassex lumièrex, idéalement plein format
- Objectif grand angle lumineux, pour intégrer le phénomène dans son contexte
- Trépied solide et déclencheur à distance, pour éviter tout flou
- Réglages adaptés : pose longue (entre 5 et 30 s), ISO entre 800 et 3200 selon la pollution lumineuse, ouverture au max.
Mais au-delà de la technique, il faut surtout avoir les yeux ouverts. Car le phénomène ne dure souvent que quelques minutes. Certains photographes ont réussi à immortaliser la spirale avant même sans savoir ce qu’ils voyaient.
Émerveillement ou confusion ?

Comme souvent avec les événements atmosphériques inhabituels, les réactions vont de l’émerveillement pur aux théories les plus hasardeuses. Sur X (ex-Twitter), certains ont directement interpellé Elon Musk en évoquant… des OVNI. D’autres ont parlé d’aurore boréale “bizarre”.
Les plus taquins y sont allé, comme ci-dessus, d’une touche d’humour un peu sarcastique.
Mais la majorité des passionnés, et notamment les astrophotographes avertis, ont rapidement identifié la cause et relayé les images avec leurs explications.
Ce type d’événement souligne l’importance d’une vulgarisation scientifique claire. Expliquer le phénomène, en contextualiser l’origine et le déroulement, fait partie du rôle des photographes comme des journalistes spécialisés.
Quand la conquête spatiale redessine notre ciel
Il y a en effet fort à parier que ce spectacle inattendu ne soit qu’un avant-goût : avec la multiplication des lancements SpaceX, Starlink et consorts, ces phénomènes vont forcément devienir plus fréquents.
Pour les photographes nature et astrophotographes amateurs, cela ouvre un nouveau territoire visuel à explorer — à condition d’être préparé.
Mais ces spirales artificielles posent surtout une question plus large : que devient la pureté du ciel nocturne, entre satellites, pollution lumineuse et effets secondaires de la conquête spatiale ?
Documenter ces nouveaux visages du ciel, c’est aussi témoigner des bouleversements silencieux qui l’affectent.
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