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Flamants roses en danger : Radar Films condamné pour destruction d’espèce protégée

Radar films condamnée pour la destruction des oeufs de la colonie de flamants roses de Camargue

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Une colonie de flamants roses en Camargue effrayée en pleine période de nidification et des dégâts important dans les couvées : Radar Films, la société de Nicolas Vanier productrice du film « Donne moi des ailes », vient d’être condamnée pour cela à 52000 euros d’amende.

Le tribunal correctionnel d’Arles a ainsi rendu son verdict le 11 avril : lors du tournage du film, deux ULM affrétés par la production ont provoqué la panique dans une colonie de flamants roses en pleine période ultra-sensible… avec un bilan catastrophique : 520 œufs brisés ou abandonnés, soit plus de 11 % de la reproduction nationale annuelle de l’espèce.

La Camargue est le seul site français de reproduction des flamants roses. Espèce protégée qui niche dans un site sensible en pleine zone Natura 2000.

Cette atteinte à l’environnement et les destructions occasionnées n’ont pas déchainé grand bruit médiatique. Mais du côté des associations de protection de la nature la colère est bien présente : comment peut-on encore, avec les moyens et les connaissances disponibles aujourd’hui, en arriver là ?

Quand la « reconnexion » se mue en destruction

Les oies du film « Donne moi des ailes » supportent manifestement mieux les ULM que les flamants sauvages.

Ironie amère : le projet de Radar Films se voulait « pédagogique », destiné à « reconnecter notre regard à la beauté du sauvage ».

L’histoire de ce père et de son fils qui se lancent dans le défi fou de sauver des oies en leur apprenant une nouvelle route migratoire avait rencontré un beau succès lors de sa sortie en 2019.

Le récit tente un nouveau regard sur notre rapport à la nature et mise sur l’émotion. Un grand écart entre la mise en scène projetée à l’écran et la réalité du tournage.

Car sous les intentions affichées, l’incident révèle une préparation bâclée, une méconnaissance criante des enjeux locaux et une gestion manifestement déplorable du terrain.

Survol non autorisé, absence de coordination avec les gestionnaires locaux, ignorance des signaux de “stress” émis par la colonie… La production et ses pilotes d’ULM ont fait n’importe quoi.

C’est d’autant plus difficile à comprendre qu’en Camargue les règles sont claires, les risques documentés, les gestionnaires disponibles. Ici, on ne peut pas plaider l’accident, ni la fatalité. Seulement l’irresponsabilité.

Et c’est bien ce qu’a rappelé le tribunal.

Un signal faible pour un fiasco lourd de conséquences

Le jugement prononcé est certes une victoire pour les associations de protection de la Nature qui s’étaient portées partie civile.

Pour autant, la peine reste légère au regard des dégâts : 50 000 euros infligés à une production de 12 millions d’euros, ce n’est pas bien lourd. Ça fait 100 € pour chaque flamant rose qui n’a jamais vu le jour. Peanuts.

Car pour la faune, aucune réparation possible. Chaque œuf détruit représente un investissement colossal en vain de la part des parents — et une perte sèche pour une espèce qui ne compte qu’une seule colonie reproductrice en France.

Et puis il y a cette qualification de préjudice écologique que le tribunal n’a pas retenu.

En refusant de reconnaître l’impact écologique, ce verdict constitue une déception qui minimise la gravité des dégâts infligés à une espèce patrimoniale particulièrement vulnérable.
Allain Bougrain Dubourg
Président de la LPO

Un appel à l’éthique

Même sans aller jusqu’à affréter des ULM, en photo naturaliste aussi la tentation existe d’en faire toujours « un peu plus » : se rapprocher, expérimenter, surprendre.

L’envie de faire LA photo peut vite nous faire oublier l’essentiel : la faune et la nature n’ont rien demandé.

La photographie nature n’a de sens que si elle respecte ce qu’elle montre.

L’émotion esthétique ou la « démarche artistique » ne justifie jamais le stress, la fuite ou la destruction d’une espèce, protégée ou pas.

Récemment, plusieurs festivals photo, des associations naturalistes et des publications ont intégré des chartes éthiques à leurs concours ou cahier des charges, pour sensibiliser et pour réaffirmer leurs valeurs.

À quand ces mêmes chartes pour les équipes de tournages ?

Vous pouvez à ce sujet consulter ici le manifeste de la LPO/Camera Natura/ Images et Nature. Léger, mais il a le mérite de rappeler la base et les bonnes pratiques.

Des flamants en moins… et des leçons à tirer

Au final, l’affaire Radar Films souligne que même avec les meilleures intentions du monde, la nature ne se prend pas de haut. Elle se vit, elle s’écoute, elle s’approche sans jamais la brusquer.

La Camargue, elle, continue d’accueillir les nouvelles cohortes de flamants. Et grâce aux efforts du conservatoire du littoral et des associations co-gestionnaires des sites, ils se sont remis de ce mauvais coup et sont de plus en plus nombreux. Et ça, ce n’est pas du cinéma.

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À propos de l'auteur

Photographe et naturaliste de cœur et de formation, je partage avec vous ma passion pour la nature. Mon objectif ? Vous aider à capturer des images qui vous rendent fier, à maîtriser votre matériel et à affiner votre regard de photographe.


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