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Les secrets des réglages dévoilés :

Puits de carbone : les bonnes raisons d’explorer forêts et tourbières en 2025

Une tourbière de moyenne altitude dans les Vosges. Photo David Jutier / LaPhotoNature.

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À rebours des idées reçues, trois études internationales récentes citées par actu-environnement révèlent des surprises de taille sur le stockage du carbone par les écosystèmes terrestres. Et elles pourraient bien inspirer des sujets photographiques forts et des angles inédits.

Des arbres qui déçoivent et d’autres qui surprennent

Vieux peuplements forestiers
Peuplements forestiers anciens. Photo David Jutier / LaphotoNature.

Planter un arbre reste un geste symbolique fort. Mais planter n’importe quoi, n’importe où ? La science tempère. Une étude parue dans Nature[1] montre que les espèces dites « acquisitives », réputées pour leur croissance rapide (érables, peupliers…), peinent en réalité à s’épanouir hors de conditions idéales. À l’inverse, les espèces dites « conservatives » (pins, chênes…), plus lentes mais plus résistantes, s’imposent comme de meilleures alliées du climat, surtout dans nos forêts européennes dégradées ou soumises au stress hydrique.

Pour les photographes, cela invite à reconsidérer le mythe de la jeune pousse pleine de promesses. Les vieux chênes et les mélèzes vénérables, ces « survivants » qui durent, sont peut-être les véritables héros climatiques de nos forêts.

Le vrai trésor carbone est sous vos pieds

Une autre étude, cette fois publiée dans Science[2], remet en cause une autre croyance : non, la majeure partie du carbone terrestre ne serait pas stockée dans les arbres vivants, mais dans des réservoirs « morts »… mais très efficaces. Matière organique des sols, sédiments lacustres ou fluviaux, biomasse décomposée : c’est là que se cache l’essentiel des 35 gigatonnes de carbone nouvellement séquestrées entre 1992 et 2019.

Un monde invisible à l’œil nu, mais essentiel. Et qui interroge : comment rendre visible, par l’image, ce qui ne se voit pas ? Pour les photographes, voilà un défi autant esthétique que pédagogique.

Tourbières : les grandes oubliées… jusqu’à aujourd’hui

Population de Drosera dans une tourbière forestière
Population de Drosera dans une tourbière forestière. Photo David Jutier / LaPhotoNature.

C’est peut-être la révélation la plus étonnante : selon une étude publiée dans Nature Climate Change[3], les tourbières pourraient à elles seules stocker jusqu’à 51 mégatonnes de carbone supplémentaires par an d’ici 2100, grâce à une photosynthèse stimulée par le réchauffement climatique.

Souvent négligées dans les modèles climatiques, ces zones humides localisées sous le cercle arctique ou en milieu tropical représentent à peine 3 % de la surface terrestre… mais concentreraient près de 30 % du carbone stocké dans les sols. Un chiffre vertigineux.

La France possède un climat de type tempéré et humide, globalement favorable aux tourbières.

Pour les photographes, c’est une invitation à explorer ces paysages et leurs fonctionnements : tourbières boréales noyées de brume, zones humides lointaine ou au pas de votre porte, mousses spongieuses et silhouettes d’arbres fantomatiques. Autant de scènes rares, sensibles, et porteuses d’un message fort.

Une photographie au service du vivant

Ces découvertes scientifiques ne sont pas que des statistiques. Elles peuvent — et doivent — inspirer des sujets photographiques conscients, engagés. De nombreux photographes utilisent déjà leurs images pour sensibiliser aux enjeux climatiques. Les tourbières, en particulier, suscitent un regain d’intérêt : leur accès difficile encourage l’usage de drones, de vidéos immersives ou de séries documentaires qui racontent leur rôle et leur fragilité.

Du Québec à la Papouasie en passant, plus proche de nous, par le Massif central ou la Franche-Comté, ces écosystèmes méritent d’être mis en lumière par les photographes naturalistes. Moins spectaculaires que les forêts primaires, moins iconiques que les glaciers en déroute, mais tout aussi essentiels pour notre avenir commun.


  1. Augusto, L., Borelle, R., Boča, A. et al. Widespread slow growth of acquisitive tree species. Nature (2025). https://doi.org/10.1038/s41586-025-08692-x
  2. Recent gains in global terrestrial carbon stocks are mostly stored in nonliving pools. Yinon M. Bar-On, Xiaojun Li, Michael O’Sullivan, Jean-Pierre Wigneron, Stephen Sitch, Philippe Ciais, Christian Frankenberg and Woodward W. Fischer. Science 20 Mar 2025 Vol 387, Issue 6740 pp. 1291-1295
  3. Hamard, S., Planchenault, S., Walcker, R. et al. Microbial photosynthesis mitigates carbon loss from northern peatlands under warming. Nat. Clim. Chang. 15, 436–443 (2025). https://doi.org/10.1038/s41558-025-02271-8

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À propos de l'auteur

Photographe et naturaliste de cœur et de formation, je partage avec vous ma passion pour la nature. Mon objectif ? Vous aider à capturer des images qui vous rendent fier, à maîtriser votre matériel et à affiner votre regard de photographe.


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